skip to Main Content
productrice pommes de terre région de Mopti

Financement participatif pour la production de pommes de terre

Présentation d’un projet de financement participatif qui sera mis en place courant avril.

Améliorer la diversité alimentaire en favorisant l’autonomie financière des producteurs.rices de pommes de terre.
Bénéficiaires : Agriculteurs.rices de la région de Mopti au Mali

Contexte géographique :
La Région de Mopti, tout particulièrement, est régulièrement déficitaire d’un point de vue alimentaire
10 % des terres sont cultivables
les ressources en eau sont réduites : 460 mm par an concentrées sur les mois de juin à septembre

Alimentation et cultures réalisées sur la région de Mopti
A base de Mil, essentiellement, sorgho, maïs, cultivés par les hommes pendant la saison humide de juillet à octobre sur des parcelles qui peuvent être éloignées de plusieurs kilomètres des villages

Pour compenser l’important déficit alimentaire, la population consomme du riz en grande quantité qu’elle doit acheter.

Au cours de la saison sèche d’octobre à avril, les agriculteurs et agricultrices font du maraîchage en utilisant l’eau des rivières temporaires et des réserves souterraines. Traditionnellement, la culture principale est l’oignon dogon réputé dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest. Les récoltes servent à l’alimentation familiale mais sont essentiellement vendues pour acheter le riz nécessaire pour compléter les récoltes insuffisantes de mil. Ce sont les hommes qui la réalisent majoritairement car ce sont eux qui doivent approvisionner la famille en céréales (mil, sorgho, riz, ..) et donc trouver des fonds pour acheter le riz qu’ils ne peuvent pas produire.

Depuis 30 ans, des efforts sont faits pour diversifier les cultures maraîchères afin que les familles aient une alimentation plus équilibrée (tomates, salades, choux, patates douces, poivrons, ….). Cette diversification est pratiquée par les femmes qui, elles, doivent produire les « condiments » utilisés en cuisine pour les sauces. Ces cultures leur permettent également de disposer de petits revenus grâce à la vente d’une partie des récoltes sur les marchés locaux et d’avoir ainsi une certaine indépendance financière.

C’est par l’intermédiaire des femmes que la culture de la pomme de terre réalisée en culture maraichère a été introduite sur le Plateau Dogon depuis plus de 20 ans.

plants de pommes de terre sur le plateau dogon

Les avantages de la culture de la pomme de terre :

  • Pratiquées en saison sèche, de novembre à mars, elle ne concurrence pas les cultures traditionnelles de mil et autres céréales faites pendant la saison humide de juillet à septembre-octobre.
  • Certaines variétés sont bien adaptées aux conditions climatiques locales
  • C’est la culture qui valorise le mieux l’eau d’irrigation
  • Elle a une bonne valeur nutritive et peut remplacer les céréales dans l’alimentation
  • Sa production est particulièrement rentable pour les producteurs.rices
  • Elle est de plus en plus appréciée par la population et rentre dans les régimes alimentaires

Ses inconvénients

  • Sa conservation à des températures ambiantes (jusqu’à 50° C en mai-juin au Mali) est délicate. Des pourritures peuvent se développer rapidement si les tubercules sont blessés et elle se déshydrate fortement. Pour les conserver pendant quelques mois en limitant fortement les pertes, il faut les conserver à une température optimale voisine de 4°C avec un taux d’humidité de l’ordre de 90%. C’est pourquoi une chambre froide solaire d’une capacité de 24 tonnes a été construite à Bandiagara. Elle permet ainsi d’étaler la consommation et les ventes sur plusieurs mois
  • La culture se réalise à partir de tubercules-semences qui sont produits en Europe (la Bretagne est une zone de production importante). La récolte a lieu en été et les tubercules sont acheminés par containers sur les lieux de production en septembre.
  • Les petits tubercules de la campagne précédente, peu appréciés par les consommateurs (les maliens aiment les grosses pommes de terre) peuvent être utilisés comme semences la campagne suivante. Mais ils doivent également être conservés en chambre froide de mars à septembre. Par ailleurs il est souhaitable pour des questions sanitaires de renouveler les semences très fréquemment.

Face à une situation sécuritaire très difficile, les producteurs délaissent les parcelles éloignées du village sur lesquelles ils cultivaient du mil pour éviter de faire de mauvaises rencontres. Ils n’en cultivent pas non plus à proximité des villages car les terroristes pourraient approcher sans être vus et mettraient encore plus en danger les villageois.

Dans ces conditions, la culture de la pomme de terre, culture basse par excellence, devient encore plus intéressante.

Récolte de pommes de terre sur le plateau dogon

Les femmes et les hommes que vous soutenez ne deviennent pas des assistés
Nous voulons mettre en place un fonds de roulement destiné à financer d’août à avril, l’achat et l’acheminement des semences de pomme de terre à partir de Bretagne jusqu’au lieu de production. Les trésoreries des producteurs étant réduites, ils sont dans l’incapacité de rassembler les fonds nécessaires pour commander ces semences 4 mois avant la plantation et 8 mois avant la récolte.

Ce fonds permettra donc la mise à disposition des semences pendant cette période de 8 mois mais les producteurs et productrices du Plateau Dogon rembourseront cet achat à la récolte. Pour eux ce n’est pas un don mais une avance de trésorerie qui a vocation à être reconstituée en avril – mai après la récolte pour permettre de renouveler l’opération lors de la campagne suivante.

Qui participera et gèrera ce fonds ?
Depuis plus de 30 ans, le département d’Ille et Vilaine travaillent dans la Région Centre, la Région de Bandiagara, la Région de Bankass avec l’Association Ille et Vilaine Mopti (AIVM) et d’autres associations de communes du Département : Agro Sans Frontières-Bretagne, Saint-Gilles Solidarité, Romillé Solidarité, Association Thorigné Mali, Pacé-Konna, Vitré-Djenné…. L’Association Jumelage Coopération Rennes Plateau Dogon issue du jumelage de la Ville de Rennes et de la Région de Bandiagara y est aussi active.

Dans le cadre de sa politique de solidarité internationale, le Département d’Ille et Vilaine finance la CIVM (Coopération Ille et Vilaine Mopti) installée à Sévaré, chef lieu de la région Centre du Mali. Elle est constituée d’une équipe de 6 personnes, dirigées par Amadou Dicko, qui interviennent notamment dans le domaine du maraîchage avec Amara Camara. La CIVM est en lien direct avec l’AIVM et toutes les actions financées par les associations rennaises passent par ce canal. Une comptabilité stricte des actions est tenue sur place par une comptable expérimentée.

Tous les dons qui seront versés contribueront à la constitution de ce fonds dont l’utilisation sera suivie par cette équipe.

Au Mali, des acteurs du développement participeront également, en fonction de leurs moyens, à ce fonds comme la Coopérative des Producteurs de Pomme de terre de Bandiagara, des groupements de producteurs locaux, des ONG maliennes comme APH qui travaille avec CARE et Ya-G-Tu qui travaille à la promotion des femmes.

Les demandes de plants remonteront des villages à partir des groupements vers les coopératives de producteurs et ONG jusqu’à la CIVM qui centralisera toutes les informations et assurera la commande et la répartition.

En fonction des sommes disponibles, la commande se fera directement à GERMICOPA à Quimper qui enverra un container de semences, soit 26 tonnes, si les fonds réunis atteignent 30.000 €. Dans le cas contraire, l’achat passera par un importateur malien installé à Sikasso avec qui une opération de moins grande importance (2,5 tonnes) a été réalisée en 2021, les semences provenant toujours de GERMICOPA.

En participant à la constitution de ce fonds de roulement, vous permettez aux producteurs et productrices maliens d’assurer eux-mêmes leur subsistance en étant acteurs de leur vie et de ne pas dépendre de l’aide internationale. Grâce à vous, ils pourront être fiers d’eux.

Back To Top